Le fond du oueb
Tu hésites entre lire des articles de mode, checker tes mails ou tes patrons de modes & trav, regarder la 3eme série de la journée ? Ah, que voilà de saines occupations.
La Recouserie participe à l’effort commun de lutte contre le virus en fabriquant une quarantaine soixantaine 80 des zaines de masques… Et à reçu en échange des barres de céréales, une bouteille de vin, de l’argent, de la gelée de mûre, du chocolat, des grains de kéfir, du tissu, des élastiques, de la compote de pêches, des merci et des coups de téléphone. Les stocks ayant baissé et la fatigue aidant j’ai dû faire une pause.
Alors j’ai jardiné sur mon balcon, j’ai accroché un rideau derrière une porte, j’ai bu du vin, j’ai déprimé, j’ai écris, j’ai mangé des bananes, j’ai terminé la bouteille, j’ai déprimé, j’ai cuisiné des mini frittatas, j’ai cherché une série, je me suis calfeutrée, j’ai cuisiné des cookies à la banane, j’ai déprimé, j’ai lu avec l’index droit celui qui fait défiler les pages, j’ai épluché de l’ail, j’ai mis des anchois en bocal, j’ai fais des listes de choses que je ne ferais jamais, j’ai mis du choux rouge en bocal, j’ai rêvé de glaces et de gluten en général alors ça m’a fait déprimer davantage spécialement les mots « pizza » et aussi « grillé aux pommes » et si ils sont dans la même phrase que « pudding » ça se multiplie, j’ai envoyé du muguet virtuel alors que dans la vraie vie je ne supporte pas son odeur et cela m’a fait bien plaisir d’en recevoir ce jour férié particulièrement triste et solitaire, j’ai pleuré en pensant à la chance que j’allais avoir et pour toute l’année entière bref c’était pas la joie, j’étais au fond du trou du oueb. J’ai essayé la boisson pétillante du Caucase, j’ai essayé la sieste, j’ai essayé Louis de Funès, j’avais une vie en bocal et personne à qui parler. Et puis ma voisine a frappé à ma porte, elle venait prendre de mes nouvelles. C’est gentil me direz-vous, mais …elle est spéciale aussi parfois. Bref, je l’ai reçu sèchement derrière mon masque à coup de mouais bof et j’ai pu lui marmonner que je n’allais pas très bien.
Après cet intermède je me suis reprise en mains, mes carrés de tissus n’étant jamais loin, j’ai attaqué une tournée de masques qui s’est terminée tard dans la nuit.
Nous traversons une période si difficile, submergés par des images affreuses de files d’attentes de voitures devant les Mac Do ouverts… et là j’ai la banane. Des ados, confinés, enfermés, gras et sucrés et la sortie du mois c’est ça ? C’est dingue !!!!
Un tour de bagnole, une attente d’une heure minimum pour obtenir sa ration, que l’on va dévorer assis… you ça fait rêver et ça en dit long sur le calvaire des parents confinés avec leur progéniture. Cela me donne mal à mon libraire qui lui doit rester fermé.
Donc je suis comme vous, à faire le tour du oueb pour une recette healthy, une série, une actualité, une lecture, une nécro de chanteur à cheveux longs et blonds qui crie sa détresse sur la plage.
Oui les informations sont cruciales mais attention, point trop d’infos. Ou alors de savoureuses.
Aussi, pour continuer avec la détresse capillaire liée au confinement, j’apprends que les hommes aussi sont touchés par ce mouvement. Certains cachent à leur entourage qu’ils se colorent les cheveux et risquent donc de se dévoiler dans leur plus stricte intimité. Et bien posons-nous la question : mais comment faisaient-ils avant ? Ils s’inventaient une maitresse ou un amant, plus facile à avouer qu’un camouflage de racines ? Merci, je savais que je pouvais compter sur vous pour retrouver la banane.