Du sexisme dans les ciseaux

Cet article est une revue de pub des années 60 et 70 de ma collection de journaux.
C’est dingue, on parle de couturier et bingo nous avons l’image du créateur, du génie de la mode.
On parle de couturière et hop je pense à ma grand mère qui était couturière.
La couturière c’est l’arrière boutique, le couturier c’est le devant de la scène, les défilés, les magazines et les lauriers.

Du sexisme dans les casseroles

Ça fonctionne avec les cuisiniers, on ne parle jamais de grande cuisinière… mème si les choses ont évolué oui il y a Maïté évidemment. Les femmes font tourner les casseroles et le chef déboule avec sa toque.
L’homme est spécialisé il est le livreur en salopette de La Redoute, il est barman en livrée ou cuisinier avec toque dans les livres de cuisine des années 70. Bref c’est un pro-fes-sion-nel et sa fonction découle de son vêtement pro-fes-sion-nel. Vareuse, tablier de cuir, blouse, salopette, les chaussures de sécurité, le ciré, les bottes de caoutchouc… il a un vrai métier et ça se voit. À chacun son uniforme. Pendant ce temps dans mes journaux les femmes sont des femmes d’intérieur. Elles passent leur temps à faire le ménage, se laver les cheveux, laver la vaisselle, la moquette, les lainages, les enfants, se faire des mises en plis, laver les tapis quand elles ne les tissent pas elles-mêmes, cirer les chaussures, récurer les casseroles, à se mettre des tampons ou des serviettes. Elles sont très hygiéniques….
Pour la fête des mères elle ont droit à une friteuse, un lave vaisselle, un fer à repasser, un aspirateur ou un couteau électrique. Et c’est la fête !!!!!
Oui car « l’électroménager libère la femme » : c’est écrit sur la pub Moulinex. Pas l’homme.
Donc pour optimiser tout ce beau matériel il faut cuisiner davantage, la femme est libérée mais ce n’est jamais l’homme qui est sur les photos avec un tablier en train d’éplucher les pommes de terre. Dommage. De plus le tablier n’est jamais sale.

Libérées de la cuisine elles filent vers la salle de bain
Les publicités de femmes en soutien gorge comme nous entre copines, elles ont juste oublié de s’habiller par dessus.
Elles sont actives donc la cuisine c’est du rapide, des soupes en sachet, des purées toutes prêtes, les sauces en couleur servies dans de la vaisselle en couleur…  et des surgelés. Le tout accommodé du bon électroménager qui mijote, frit et fait gagner du temps : le batteur, la cocotte, la moulinette, la cafetière, les grill, l’ouvre boîte électrique…

Où sont les hommes?

Je vous remercie d’avoir posé la question.
Et bien dans mes journaux c’est un homme d’extérieur. Il n’est pas enchaîné à son intérieur, lui.
Donc l’homme fume beaucoup, pipe et cigarettes. Parfois il lit, enfin il tient un journal. Souvent il porte une veste d’intérieur ou la veste en laine que son épouse lui a fait avec sa jolie machine à tricoter alors on l’imagine dans son fauteuil vu qu’il ne met pas un pied dans la cuisine ni dans la salle de bains. Sur certaines publicités il est en slip et il se rase (cela fera certainement l’objet d’un article)

Il n’est pas très présent sur les photos car il travaille lui. Mais, une fois dans sa belle maison toute propre il doit tout de même s’ennuyer… En effet il y a de quoi se sentir très seul d’avoir une fée du logis pour femme qui nettoie la cuisine après la préparation du repas, ou nettoie la baignoire après le bain des enfants, ou va faire les courses pour s’acheter des tampons. Il est vrai que la maison devait être vraiment clean puisqu’elle passe son temps à tout faire briller du sol au plafond.

I want to break free

C’est ici qu’intervient la partie musicale de cet article. En effet je l’ai écrit en pensant à Queen et son : « I want to break free ». Pour réviser c’est le clip où ils sont habillés en femme, oui quand Freddy Mercury passe l’aspirateur et le plumeau avec talons, faux nichons et moustache. I want to break free cela se traduit par « je veux me libérer ».
Moi lorsque je passe l’aspirateur c’est avec un casque sur les oreilles et de la musique à fond, je ne vous dis pas que je le fais en culotte car il faudrait que je vous avoue aussi que j’aime le faire en talons, c’est ma gymnastique à moi.

Merci à Günther, l’homme libéré qui a cuisiné la soupe des photos du look de la semaine #4